QUENTIN TARANTINO

« le bon, la brute et le truand est mon film favori dans l’histoire du cinéma. » (Score – nov 2003)

 

 

Tiré du site www.killbill-lefilm.com

 

 

Quentin Tarantino, né en 1963 à Knoxville (Tennessee), doit son prénom au personnage de “Quint”, le forgeron métisse interprété par Burt Reynolds dans la série western “Gunsmoke”. Il a deux ans lorsque sa mère, célibataire, s’installe avec lui dans la région de South Bay, au sud de Los Angeles, où il passera les deux décennies suivantes.

Dans son quartier pluriethnique de Torrance, le jeune Tarantino est exposé à une multiplicité de cultures populaires et s’imprègne des styles de cinéma les plus divers. Les films d’arts martiaux, notamment, seront encore programmés dans les quartiers blacks bien après la fin de la vogue du kung-fu, et Tarantino pourra ainsi continuer à s’en rassasier jusque vers la fin des années 70.

À dix-sept ans, Tarantino quitte le lycée pour suivre des cours de comédie qu’il finance grâce à de petits boulots. À vingt-deux ans, il se trouve un nouveau port d’attache : embauché comme vendeur aux Video Archives de Manhattan Beach, sa connaissance encyclopédique des vieux films peut enfin s’épanouir et il fait de cette boutique - avec ses collègues Roger Avary et Jerry Martinez - une véritable école de cinéma bis. C’est également à cette époque qu’il commence à écrire pour son cours de comédie.

Après avoir travaillé avec Avary et un groupe d’amis à un projet de long métrage à très petit budget, MY BEST FRIEND’S BIRTHDAY, Tarantino connaît plusieurs années frustrantes durant lesquelles il tente vainement de monter deux autres de ses scripts. En 1991, il écrit RESERVOIR DOGS, long métrage minimaliste richement dialogué, susceptible d’être filmé dans un seul décor. À l’époque, il pense en tirer un film en 16 mm ultra-cheap dont ses copains de Video Archives et lui-même tiendraient les rôles principaux.

Par chance, un jeune et ambitieux producteur, Lawrence Bender lit son script, en tombe amoureux et demande à Tarantino d’attendre un mois pour essayer d’en faire un “vrai film”. Bender fait passer le scénario à Harvey Keitel qui s’enflamme pour le projet, rameute plusieurs autres excellents comédiens et permet au film de bénéficier d’un budget décent. Tourné en extérieurs à Los Angeles en moins d’un mois, RESERVOIR DOGS jouit d’un casting brillant : Harvey Keitel, Michael Madsen, Steve Buscemi, Tim Roth, Lawrence Tierney, Chris Penn et Tarantino lui-même. Il remporte un triomphe au Festival de Sundance et, bientôt, à travers le monde entier. Devenu soudain “hot”, Tarantino vend sans mal les deux scénarios écrits avant RESERVOIR DOGS : TRUE ROMANCE (que Tony Scott réalise en 1992) et TUEURS NÉS qu’Oliver Stone tourne en 1993 après l’avoir abondamment réécrit.

En 1994, Tarantino signe le jubilatoire PULP FICTION, un extravagant collage de styles où s’entrecroisent plusieurs histoires policières et une série de personnages hauts en couleur. Jeux virtuoses sur les codes du polar, le temps et l’espace, séquences musicales ébouriffantes, humour à l’emporte-pièce, envolées lyriques et bouffées de violence à couper le souffle... Le film remporte la Palme d’Or à Cannes, relance de façon spectaculaire la carrière de John Travolta, conforte le statut de Samuel L. Jackson - impayable en tueur philosophe - et inaugure la féconde collaboration de Tarantino avec celle qu’il appellera joliment “mon actrice” : Uma Thurman.

Après un hiatus de trois ans, Tarantino écrit et réalise en 1997 JACKIE BROWN d’après le roman policier d’Elmore Leonard “Rum Punch”. Pam Grier, idole du cinéma d’action black des années 70 y remporte une double citation au Golden Globe et au Screen Actors Guild, tandis que son partenaire Robert Forster se voit cité à l’Oscar du meilleur second rôle masculin. Ce casting de rêve est complété par Samuel L. Jackson (également cité au Golden Globe), Robert De Niro, Bridget Fonda et Michael Keaton.

Tarantino, dont le but initial était de devenir acteur, continue de jouer dans ses films et ceux d’autres réalisateurs. Après avoir interprété Mr. Brown dans RESERVOIR DOGS et Jimmie Dimmick dans PULP FICTION, il joua un réalisateur dans le sketch “The Man From Hollywood” de FOUR ROOMS, puis le frère barge de George Clooney dans UNE NUIT EN ENFER de Robert Rodriguez. Il personnifia aussi le Destin dans le film de Jack Baren DESTINY TURNS ON THE RADIO (1995) et apparut brièvement dans GIRL 6 de Spike Lee (1996). Sur scène, il incarna durant quelques semaines face à Marisa Tomei le méchant dans la pièce à suspense de Frederick Knott Wait Until Dark.

Associé à Lawrence Bender à la tête de la société A Band Apart, Tarantino a exercé les fonctions de producteur exécutif sur KILLING ZOE de Roger Avary. Il a également “présenté”, sous la bannière Miramax, le film d’arts martiaux de Yuen Wo-Ping IRON MONKEY et assuré la production exécutive de la comédie grinçante de Reb Braddock CURDLED (1996) et du film de concert de Julia Sweeney GOD SAID “HA”! (1999). Au cours des quatre dernières années, Quentin Tarantino a aussi travaillé au script d’une épopée guerrière : INGLORIOUS BASTARDS, qui figure parmi les projets Miramax de l’année 2004.

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Quentin Tarantino est un fou furieux de cinéma et il le revendique. Il est de notoriété  publique que c’est un pompeur fou aussi ! Il n’hésite donc pas à récupérer allègrement des idées dans les dizaines de films qu’il regarde chaque semaine. Ca n’en fait pourtant pas un voleur car il n’a jamais caché sa fascination pour les œuvres auxquels il emprunte une forme de matière première qu’il s’applique à modeler de tout son talent.

 

Il aime énormèment ses acteurs et cela se sent. Trouvez une erreur de casting dans ses films (même Pam Grier). Il est d’ailleurs amusant de voir à quel point il est capable de ressuciter de vieilles gloires : Forster, Travolta, Willis peuvent en témoigner. A contrario on notera que le talent d’un acteur tel que Michael Madsen ne se révèle que sous la caméra ou la plume (true romance) de QT.

 

Robert Rodriguez est le « brother » de Tarantino. Ils ont écrits ensemble une nuit en enfer et Quentin y a joué un rôle de tueur vampire qui, avouons le, pourrait être son nom d’artiste. La violence est très présente dans l’univers des deux réalisateurs mais à travers le filtre toujours sous-jacent de la référence à la série B.

 

La musique joue un rôle prépondérant dans pour Tarantino. Il ne créé pas de scénario tant qu’il n’a pas trouvé la musique de son générique. Chaque autre morceau est ensuite minutieusement choisit par ses soins dans sa gigantesque collection personnelle. Cette « oreille » l’a même fait ouvrir un studio avec…Madonna ! Ces choix artistiques participent à rendre ses œuvres instinctives. Il s’appuie sur l’émotion véhiculée par la musique plutôt que d’intellectualiser la scène et d’en ajouter une composition musicale influencée.

 

DON VITO CORMOMONE